Jean-François Gomez : “L’impression d’être des parasites” (archive automne 2015)

Dépité. En ce 30 mai 2015 dans les couloirs du Stade de France, Jean-François Gomez est vraiment dépité. En effet, alors qu’il est venu suivre la finale de la Coupe Gambardella au Stade de France entre l’OL et Sochaux avant PSG-Auxerre, il est descendu en zone mixte pour voir les joueurs, avec à peine une demi-douzaine de confrères. “Et là, des vigiles nous empêchent d’avancer en nous lançant : “Les joueurs du PSG viennent d’arriver. Hors de question de passer dans les couloirs. Les deux entraîneurs et les deux capitaines vont simplement venir vous voir.” Là, on hallucine, c’est un match entre gamins de 19 ans et on ne peut pas voir les joueurs qu’on veut ! Je me suis alors dit : “C’est bon, on a vraiment atteint un niveau ridicule…” L’exemple même de la dégradation des conditions de travail du journaliste sportif confronté à un football-business toujours plus déshumanisé qui éloigne les footballeurs de leur public. Un constat amer pour Gomez, après 35 ans de métier dans les quotidiens lyonnais.
Jean-François Gomez est en effet né à Lyon dans une famille pied-noir espagnole et il a grandi dans les barres de la Duchère construites à l’époque pour les réfugiés d’Algérie. “Par mes origines, j’ai toujours été fan du foot espagnol, avec une préférence pour le Real Madrid. Quand j’étais gamin, même si je n’arrivais pourtant pas à bien capter, j’écoutais les matchs du Real sur les grandes ondes. Je me souviens notamment d’un 6-1 contre Anderlecht où j’étais comme un dingue.” (1)
Il va ...

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